Historiquement, les cafés et bars sont des lieux d’échanges et permettant la circulation des idées : ils sont donc vecteurs de démocratie directe avec un débat de citoyens à citoyens ! A cause de ce statut social particulier, la situation des cafés et bars a fluctué entre légalité et illégalité au cours du XIXème siècle, siècle d’instabilité politique.

On y va pour prendre un café ou pour passer le temps, les cafés et bars sont des lieux fertiles pour la citoyenneté et la démocratie : mais à l’heure des réseaux sociaux, est-ce toujours le cas ?

Lieu hors habitation et travail, les cafés et bars sont des lieux neutres où nouer des relations sociales est différent : cela amène à échanger, à discuter et à partager quelque soit son statut social !

C’est une égalité réelle pour les habitués de ces lieux : nous y sommes tous citoyen et client ! Les esprits antagonistes se confrontent sur un terrain neutre : les idées et opinions circulent sans apriori !

Les cafés et bars semble avoir joué un rôle capital dans l’histoire politique française : ils étaient perçus comme des lieux d’expression libre au cours du XIXème siècle, d’où leurs interdictions durant les régimes autoritaires de ce siècle.

Ces cafés et bars se rarifient sur l’ensemble du territoire français, en passant de 200 000 en 1960 à 35 000 en 2017, soit un passage de 5 cafés/bars à moins d’un café/bar par commune français en moyenne !

Cette évolution montre une mutation sociétale : la liberté d’expression de ces lieux semble avoir migrer vers les réseaux sociaux, amenant à une parole plus décomplexée et plus violente !

Les principales victimes de cette mutation sont les milieux ruraux : les cafés et bars étaient des lieux de sociabilisation dans les villages, en plus de leur rôle démocratique et citoyen ! Or, leur diminution a été préjudiciable à l’ensemble des citoyens ruraux.

Depuis 2019, l’association 1000 cafés tend à rétablir ces lieux traditionnels dans les villages français ! Le but est de recréer le lien social par le renouveau de ces lieux : il s’agit d’une expérimentation humaine et politique, pour réengager dans la vie politique locale !

Mais, face aux réseaux sociaux, cette initiative pour revaloriser nos cafés n’est-elle pas une opération vaine ? Les réseaux sociaux seraient donc l’évolution naturelle de nos traditionnels cafés en terme de lieu politique et citoyen.

Or, par le biais de l’algorithme sur les contenus, l’échange est biaisé : les utilisateurs se voient confortés dans leurs opinions sans avis contraires ! Dans les cafés et bars, ces contradictions étaient présentes et dynamisées les échanges d’idées.

Malgré ce constat négative, les réseaux sociaux ont bien été à leur début des lieux d’échange démocratique et citoyen des idées : cela n’est plus le cas depuis l’application d’une modération rigoureuse dans les années 2010 amenant à une négation de démocratie sur les « thématiques non consensuelles » !

Ne serait-il pas intéressant de revaloriser dans nos villages ces lieux de démocratie réelle, d’échanges des idées et de la construction citoyenne ? La question reste ouverte à votre appréciation, n’hésitez pas à exprimer votre opinion en commentaire !
Le Lavelinois